L’alimentation habituelle des pays occidentaux couvre largement l’augmentation des besoins induite par la grossesse.
Dans nos pays, les principaux risques liés à l’alimentation sont :
– une prise de poids excessive, facteur de risque de diabète gestationnel et, ultérieurement, de surcharge pondérale persistante,
– les effets de l’alcool,
– l’ingestion d’aliments contaminés par le listéria ou le toxoplasme,
– une anémie ferriprive, plus fréquente en cas de milieu social défavorisé, de régime végétarien, de grossesses rapprochées => N.F.S. en début de grossesse +/- supplément en Fer.
– des carences vitaminiques ciblées dans certains groupes à risque :
- carence en acide folique (risque de spina bifida) chez les femmes épileptiques traitées par anticonvulsivants,
- carence en vitamine K (risque d’hémorragie intracrânienne néonatale) en cas de prise de médicaments qui modifient le métabolisme de la vitamine K (anticonvulsivants, antituberculeux, cholestyramine).
Recommandations alimentaires
Au moins un litre et demi d’eau par jour
Alimentation variée, riche en produits laitiers (calcium) et en fruits et légumes frais (vitamines)
Alimentation fractionnée, répartie en trois vrais repas et deux collations
Prohiber l’alcool et limiter les excitants (thé, café)
Se laver les mains avant chaque repas
Eviter les fromages non pasteurisés, les charcuteries artisanales, la viande et les poissons crus (prévention de la listériose)
En l’absence d’immunité contre la toxoplasmose :
– consommer la viande bien cuite ou après plusieurs jours au congélateur,
– laver soigneusement les fruits et légumes souillés de terre,
– éviter les contacts avec les chats et leurs excréments.
Vitamines et sels minéraux
Trois supplémentations sont recommandées :
– L’acide folique en période périconceptionnelle, à la dose de 0,400mg chez toutes les femmes, et une posologie plus élevée surtout chez les femmes épileptiques.
– La vitamine D au 3è trimestre (une dose unique de 100 000 UI en ampoule à boire), surtout en période hivernale.
– La vitamine K en fin de grossesse chez les femmes prenant des médicaments qui modifient le métabolisme de la vitamine K.
Aucune autre supplémentation systématique n’est légitime (y compris fer, calcium, fluor, préparations polyvitaminées). Elles n’ont pas de bénéfice démontré et certaines pourraient avoir des effets secondaires sérieux. En particulier, la supplémentation en fer n’est légitime qu’en cas de facteurs de risque significatif ou d’anémie documentée (hémoglobine < 10.5 ou 11 g/dL).
Source : Campus National de Gynécologie Obstétrique TICEM – UMVF CNGOF MAJ – 07 – 2006
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