Aucune escarre ne doit être prise à la légère. Attention aux complications qui se développent à bas bruit et émergent brutalement dévoilant une situation catastrophique (fistule, septicémie, nécrose des chairs en profondeur). Le manque de sensibilité superficielle et profonde masque tous les signes alarmants. Si une escarre reprise trois fois en récidive, il vaut mieux revoir le chirurgien et essayer de rechercher les causes de ce problème.
Il peut s’agir d’un coussin de siège non adapté, d’une toile de fauteuil roulant détendue formant une cuvette (la Sécurité sociale alloue une somme annuelle pour rembourser, en partie, des réparations sur le fauteuil roulant). Il faut prendre en considération également la literie et peut-être songer pendant quelques temps à un sur-matelas adapté. Les escarres et leurs récidives sont également la conséquence de problèmes de nutrition et d’hygiène de vie. il y a mille causes à l’apparition des escarres, mais en aucun cas il ne faut les traiter comme des « bobos ordinaires ».
Le pansement
Pour que la cicatrisation s’effectue rapidement et correctement, la plaie doit être maintenue dans un environnement chaud et humide, en respectant son bactériocycle naturel : gram – puis gram +.
La chaleur est apportée par le corps. Il suffit que le pansement soit suffisamment isolant pour conserver cette chaleur au niveau de la plaie.
Pour l’humidité, les besoins varient d’une plaie à l’autre :
– en cas de plaie sèche, le pansement devra apporter de l’eau à la plaie
– en cas de plaie exsudative, le pansement devra absorber les excès d’exsudats (humide ne veut pas dire aquatique)
– en cas de plaie « normalement » humide, le pansement devra principalement éviter une trop grande évaporation des liquides provenant de la plaie (propriété d’imperméabilité)
Selon la plaie, on choisira donc un pansement aux propriétés d’absorption ou d’apport de liquide à la plaie. Par exemple, face à une plaie nécrotique sèche noire, on utilisera un hydrogel ou un alginate imbibé de sérum physiologique sous pansement secondaire imperméable. Alors que face à une plaie très exsudative, on pourra utiliser un hydrocellulaire ou un alginate (non imbibé cette fois) sous pansement secondaire occlusif.
La pose d’un pansement sur une plaie a deux objectifs principaux :
– la protéger des agressions extérieures
– entretenir un environnement favorable à sa cicatrisation
Les pansements peuvent avoir d’autres propriétés, intéressantes pour certaines plaies :
– hémostatiques dans le cas de plaies hémorragiques : c’est le cas des alginates
– bactériostatiques ou bactéricides dans le cas de plaies infectées : c’est le cas des pansements à l’argent
– absorbant les odeurs de la plaie : c’est le cas des pansements contenant du charbon
– mixtes : réunissant plusieurs des propriétés précédentes
Pour choisir les pansements modernes, il faut se baser sur l’importance des exsudats pour créer ou entretenir une humidité qui ne doit pas être excessive et retenir l’aspect du fond de la plaie (phases de cicatrisation et classification colorielle).